Voyage, voyage...
Tout a commencé en 2018, lorsque je lus un article du journal Public Eye qui dénonçait les exportations en Inde d’insecticides dangereux et interdits de vente en Suisse. Ce fut un choc. Comment est-ce possible ? Comme la nuit du conte approchait et que je m’apprêtais à écrire une histoire pour la raconter à cette occasion, je décidai de tremper ma plume dans l’encre noire de cette nouvelle et de partager mon incompréhension. C’est ainsi que « Voyage, voyage… » est né. Cette histoire raconte la rencontre de Lucas, un garçon suisse et de Ramiya, une petite Indienne. Commence un dialogue entre le Nord et le Sud…
« - Mon père souffre atrocement, dit Ramiya. Ma mère ne sait plus que faire. Nous n’avons pas d’argent pour le transporter à l’hôpital.
- Qu’est-ce qui lui est arrivé ? demande Lucas.
- Il travaillait au champ et, soudain, il s’est effondré.
- Un infarctus ?
- Non. Ma grand-mère dit que c’est à cause des produits.
- Quels produits ?
- Les produits que mon père utilise contre les insectes qui ravagent le coton. »
La question que soulève cette histoire,
« (…) accepter ou ne pas accepter que des produits ultra-toxiques et interdits de vente en Suisse et en Europe puissent être exportés. »
c’était une déclinaison de l’initiative constitutionnelle sur les multinationales responsables du 29 novembre 2020 qui n'a pas été acceptée. Cet échec en demi-teinte ne doit pas nous abattre. Chaque jour, nous pouvons faire notre part en tant que citoyen-ne-s et en tant que consommateur-trice-s. Nos choix déterminent notre réalité…
Le conte « Voyage, voyage… » a été magnifiquement illustré par la peintre Christiane Tabord-Deillon. Il ne pouvait plus rester dans un tiroir; faute de maison d’édition désireuse de le publier, j’ai choisi d’auto-éditer cette histoire. Une véritable gageure…, mais le jeu en vaut la chandelle !